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Gérance en bon père de famille de l'Hôtel d'Alcantara:

Quatre mois dans le noir

Jacqueline de Croÿ - 31 May, 2007

Les quartiers généraux du Werkgroep Morkhoven sont domiciliés dans l'hôtel d'Alcantara, l'une des plus exceptionnelle maison de Bruxelles. Les copropriétaires minoritaires, un avocat et un journaliste, s'entendaient pour imposer à la copropriétaire majoritaire, des charges qui ne lui incombent pas et lui rendre la maison invivable. Alors que l'avocat a charge d'entretien d'une plateforme qui couvre les locaux des associations, ils s'accordaient pour y maintenir un trou par lequel s'écoulent des centaines de litres d'eau de pluie.

Le juge de paix désigna un administrateur pour remettre la copropriété sur rail et la gérer selon la notion juridique du bon père de famille. Plutôt que de réparer le trou dans le toit, il prendra un an pour décider de la construction d'une terrasse sur cette toiture, alors que le permis de bâtir pour ce faire était caduc depuis près de trois ans. Il n'a pourtant rien d'un fou ou d'un incompétent: il obtenait un jugement lui permettant de faire saisir les locaux pour moins de un pourcent de leur valeur. Les crédits furent trouvés et les sommes payées en l'attente de l'appel, mais un an après le jugement au motif de l'urgence, il n'a toujours pas fait effectuer les travaux.

Le 26 janvier 2006, la commune lui donna injonction de faire exécuter les travaux conservatoires urgents au motif de préserver la santé des occupants et la stabilité de l'immeuble. Trois jours plus tard, le 29 janvier, il avait obtenu l'intervention urgente d'un entrepreneur, non pas pour le trou dans le toit, mais pour un coup de peinture dans les communs et une teinture acajou de l'escalier en chêne doré, de manière à camoufler deux ans de défaut d'entretien, ainsi que d'autres dégâts des eaux en provenance de chez l'avocat. Il avait, à cet occasion, décidé du remplacement de la boîte aux lettres originale dessinée par le célèbre architecte Octave van Rysselberghe, pour une boîte aux lettres moderne.

Le chantier fut suspendu suite au passage des services communaux. L'électricité avait alors été coupée, laissant la cage d'escalier dans le noir et la saleté durant quatre mois (voir les dates auxquelles les photos de l'escalier ont été prises). L'administrateur décrètera l'installation vétuste, alors qu'un agent d'assurance l'avait déclaré ancienne mais non vétuste. Il proposera son remplacement à raison de 400-euro le point lumineux et persistera à refuser les travaux conservatoires à la toiture, pourtant déjà déclarés urgents en l'an 2000.

L'arrivée d'un nouvel avocat fera apparaître la remarquable efficacité de cet administrateur judiciaire: deux heures après avoir reçu une demande de convocation d'assemblée générale et alors que la copropriété était dans le noir depuis quatre mois, il obtenait l'intervention urgente d'électriciens!