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Silvio Berlusconi

Empire de Berlusconi, victime de "concurrence déloyale" d'activistes italiens

Antonio Ricci

Mediaset est un réseau télévisé Italien, dont l’actionnaire majoritaire est Silvio Berlusconi, chef du Gouvernement italien. Le réseau employait Antonio Ricci pour présenter "Striscia la Notizia" (la nouvelle rampante) qui avait pour star Gabibbo, une sorte de grenouille géante en peluche rouge. En 1996 parmi ses autres stars: Vana Marchi qui vendait amulettes, pentacles, huiles, onguents et sels supposés apporter amour ou fortune et fournir une thérapie certaine pour guérir les maladies, à un prix de départ de 100-euro.

Antonio Ricci resta sourd à la signalisation de 20 plaintes portées à Milan contre ces pratiques. Dix ans plus tard, Vana Marchi et sa fille étaient condamnées à 10 ans de prison et à rembourser 2.2 millions d'euro à 140 victimes. En 2007, le géant Mediaset a obtenu la condamnation des activistes qui s'étaient battus pour les victimes avec des étendards, pour concurrence déloyale !

Telefono Antiplagio est un organisme de bénévoles fondé par Giovanni Panunzio en 1994, pour lutter contre les sectes et les charlatans de la magie. Parmi leurs premiers clients, se trouvaient les victimes de Vanna Marchi, sa fille Stefania Nobili et le sorcier brésilien Donaisimento. Les réticences des acheteurs donnaient lieu à des menaces de mort et de maladies, le mauvais sort du sorcier ne pouvant être levé que moyennement un minimum de 1000-euro.

La publicité télévisée de "Striscia la Notizia" apporta 305.964 clients aux charlatans, ce qui pour une moyenne minimum de dix minutes de téléphone à 1.80-euro la minute, leur avait rapporté au moins 5.5 million d’euro. Ils avaient 45 téléphonistes et 5 magasiniers. Les frais postaux s’élevaient à 250-euro et le tarif pour enlever le mauvais sort avait grimpé à 5000-euro.

Cinq ans et trente-cinq plaintes supplémentaires furent nécessaires pour que Mediaset décide d’envoyer les charlatans en prison et pour que la justice italienne se décide de bouger. Leur bénéfice net était estimé à un minimum de 33 millions d’euro. L’extorsion de fond la plus fantastique avait atteint 309.874 euro et une femme avait admis s'être prostituée pour payer l'argent qui lui avait été réclamé.

Nul ne sait si le magicien eut une prémonition ou un coup de téléphone, mais il prit le premier avion pour le Brésil. Alors que la police venait l'arrêter, Wanna Marchi fondit en larmes :- Et toute cette publicité pour "Striscia la Notizia", soupira-t-elle !Les journalistes se portaient en héros pour avoir fait arrêter la bande, mais Mediaset continuait à faire de la publicité pour les vendeurs d’amulettes, huiles, onguents, sels et de chiffres magiques pour gagner au loto. Plutôt que de présenter ses excuses pour avoir méprisé les avertissements de Telefono Antiplagio, Antonio Ricci porta plainte pour… diffamation de sa personne!

En 2002, l’association fit un site parodique sur le nom de domaine www.striscialanotizia.net. Il s’y débattait du comportement d'Antonio Ricci avec les charlatans et de la publicité vantant les pouvoirs occultes, généralement considérée comme trompeuse, donc illégale. Un vieil article du magazine Novella refit surface. La superstar de Berlusconi avait cru drôle d’y révéler que le célèbre Gabibbo n’était en réalité que la vulgaire copie de Big Red, l’une des plus célèbres mascottes américaines, appartenant à l’équipe de basket-ball de la Western Kentucky University (WKU). Il avait déclaré l’avoir arraché à une vie de privations et d'humiliation du fond du Kentucky où il n’aurait été qu’un clown, pour en faire l’une des stars télévisées plus aimées en Italie.

Alfredo Barrago & Giovanni Panunzio présentent Big Red

Big Red était né en 1979 aux Etats-Unis. Il avait gagné de multiples prix et été choisi pour faire des spots publicitaires, dont les revenus permettent de financer des bourses d’étude aux étudiants. Les gains protégés du droit d'auteur et des marques de fabrique des universités américaines peuvent atteindre plusieurs millions de dollars par an. Big Red était sous la haute protection de Crossland Enterprises, Inc., une société qui détient licences de marques de fabrique et droits d'auteur.

En découvrant que Mediaset avait exploité son image pour des transmissions télévisées et des campagnes publicitaires sur des divers supports de presse, Crossland porta plainte pour violation du droit d'auteur et concurrence déloyale. Les gains du groupe Berlusconi sont estimés à 250 millions de dollars, qui reviennent à l’Université du Kentucky, puisque Mediaset ne s’était jamais donné la peine d'acheter la licence pour exploité Big Red… ni pour en faire "Gabibbo", un clown italien, promoteur des sciences occultes auprès des jeunes.

Le géant italien se retrouvait face à un géant américain, avec les meilleurs avocats, qui réclament les gains appartenant à Big Red, donc aux bourses des étudiants de l’université du Kentucky. Antonio Ricci multiplia les plaintes en diffamation envers Antiplagio, comme si les activistes s’étaient rendus célèbres avec la publicité faite aux charlatans, ou que c'était eux qui avaient transformé Big Red en Gabibbo. Mediaset réclama 50.000 euro à Antiplagio pour avoir utilisé www.striscialanotizia.net. Le nom de domaine fut abandonné et Mediaset le racheta, de manière à récupérer gratuitement les lecteurs acquis par Telefono Antiplagio.Cinq ans passèrent. Mediaset venait de proférer des menaces pour interdire l’utilisation du nom de domaine www.striscia.net, (ramper.net) quand le 3 juin 2007, Giovanni Panunzio était avisé avoir été jugé sans avoir été averti de l’audience, donc sans droit à la défense, coupable d’avoir fait une concurrence déloyale à Mediaset par d’utilisation www.striscialanotizia.net durant 7 mois. L’association de bénévoles était condamnée à payer 45.000 euro, soit 250-euro par jours où les activistes ont travaillé gratuitement, à la publicité de Mediaset !

Telefono Antiplagio a fait une erreur qu'elle regrette, mais ne pouvait pas imaginer faire une concurrence déloyale aux 12.8 milliards de dollars et à l'empire médiatique de Silvio Berlusconi avec une poignée d'hommes et des slogans tels que "non aux déchets", destinés à des gens comme Vanna Marchi, ou sa fille Stefania Nobile, qui s'était reconvertie dans le cinéma porno, après avoir mener des gens en enfer.

Les avocats de Mr Berlusconi savent que le jugement sera cassé pour violation du droit fondamental à un procès équitable. Entre-temps, la condamnation étant exécutoire, le défaut de fonds pour payer 45.000-euro en l’attente de l’appel, permettra cartel de l’information italienne d'exiger la dissolution l’organisme de lutte contre les sectes et le charlatanisme.

Verra-t-on Mediaset ou le syndic des "sorciers" déposer des statuts pour reprendre le nom "Telefono Antiplagio" ? En tous cas, le groupe de Berlusconi aura fait une publicité formidable et réussi à resserrer la solidarité internationale entre les activistes de la protection des groupes à risque d'escroqueries et de manipulation mentale.

Références:

 
Droit de réponse: postmaster@droitfondamental.eu