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Droit Fondamental

Danse macabreMarcel Vervloesem : la danse macabre recommence

Il lui avait été accordé des conditions de détention plus humaines à la prison de Louvain, mais c’était une "erreur administrative."

Le Dr Proot estime que les conditions de détention à la prison de Bruges sont intolérables pour Marcel Vervloesem, dans son état de santé. Son patient est incarcéré pour des crimes que son diabète ne lui permettait pas d’exécuter, alors qu'il exposait le blocage de l’application de la loi dans le secteur de la pédocriminalité organisée. Tous les experts judiciaires étaient opposés à l'incarcération, mais il est un témoin gênant.

Médecin de la prison de Bruges, le Dr Proot a réuni le collège des médecins de l'hôpital St Jean chargés de le maintenir en vie. Tous sont d'accord: les conditions de détention prévues pour les prisonniers les plus dangereux de Belgique, relèvent d'une torture insurmontable à un homme suicidaire, en revalidation d'une opération à coeur ouvert, qui a un cancer, trois métastases, une leucémie, ainsi que les reins et le pancréas en compote.

Le Dr Proot a obtenu du directeur de prison Van de Candelaer de transférer Marcel Vervloesem d'urgence à la prison modèle de Louvain, qui est adaptée aux sentences à longs termes. Les prisonniers, principalement des assassins, sont moins dangereux que certains juges, car leur possibilité de récidive est limitée. Les cellules ont des kitchenettes et ils sont encouragés à se cuisiner des plats sains. Il y est pratiqué le quartier libre, ce qui leur évite de rester confiné dans leur cellule la plupart du jour. C'est inhumain à long terme, même en bonne santé.

Course à l'escargot judiciaire pour sauver la vie d'un hommeLes transferts de Marc Dutroux pour raison de santé se font en hélicoptère et ceux de Fourniret se font en voiture. Mais il n'y a qu'un fourgon cellulaire, soit un fourgon à cages, pour un prisonnier dont quatre valves cardiaques viennent d'être cautérisées. Marcel Vervloesem préfère la mort à la prison de Bruges, où il n'y a d'humanité que chez des gardiens, des prisonniers et des médecins. Ils étaient en route vers Louvain, quand le convoyeur a reçu un appel téléphonique, l'avisant que son transfert relevait d'une "erreur administrative". Il a été trimbalé toute la journée de vendredi, dans une cage et privé de médication, le fourgon déposant les prisonniers dans diverses prisons, avant d'être ramené à Bruges. Son matricule avait déjà été détruit et sa cellule donnée à un autre prisonnier. Il a été changé de cellule pour la 19ième fois en six mois. Il ne peut plus téléphoner, avoir accès à son argent ou à la cantine, en l'attente d'un nouveau matricule.

L'autorité du collège de médecins de l'hôpital St Jean aurait été supplantée par le service des cas individuels, (D.I.G - Dienst Individuele Gevallen). Le transfert urgent pour raison santé, serait une erreur administrative du Dr Proot (sic), selon la direction de la prison, qui avait pourtant elle-même signé l'ordre de transfert. La décision relèverait soudain d'assistants sociaux, suite à "une demande écrite motivée" du patient, en dépit du diagnostique des médecins !

La Cour Européenne des Droits de l'Homme venait d'interpeller la Belgique sur l'impossibilité d'appliquer l'article 72 de la loi belge sur les libérations conditionnelles pour raisons de santé, car il y manque la signature royale. Le Ministère de la Justice s'était tout à coup vu contraint de faire des procédures d'urgences. Nul n'imaginait que cela pouvait comprendre de court-circuiter l'autorité des médecins, tout en jetant le discrédit sur le Dr Proot.

En fait, l'alerte a été déclanchée le dimanche 22 mars, par la visite d'un inconnu à Marcel Vervloesem, alors que les visites dominicales sont interdites à la prison de Bruges. Nous avons été avisé le lendemain d'une situation de danger imminent, mais indéterminé. La direction de la prison de Bruges a clairement réagis à la demande de son ministère ce 27 mars, comme celle de la prison de Turnhout l'avait le 10 septembre 2008, en opposant l'ordre du médecin d'hospitaliser Marcel Vervloesem. Nul ne sait qui a avisé ses ennemis au Ministère de la Justice, trop tard pour lui éviter une épreuve physique qui aurait pu le tuer. Plus d'un ont du se dire: "Merde, il est toujours en vie".

Il n'y a pas d'assistant social qui ait la qualification de contester les décisions du médecin traitant d'un prisonnier. Marcel Vervloesem est à bout de force. Il se demandait pourquoi il avait accepté la sixième opération chirurgicale majeure, qui a été provoquée par ses conditions de détention. Il ne peut pas téléphoner, mais on n'a pas besoin de lui parler pour savoir qu'il veut débrancher sa pompe à insuline, s'il ne l'a pas déjà fait. Il ne peut pas y survivre plus de dix jours.

Le Ministère des Assassins doit tenir une réunion à Bruxelles cette semaine, qui débattra de la résistance de Marcel Vervloesem à la danse macabre. Le Dr Proot y assistera. Il est peu susceptible d'être de bonne humeur, après un pareil coup de cochon. C'est une insulte au Serment d'Hippocrate et à l'hôpital universitaire St Jean de Bruges, dont les médecins ne peuvent pas tolérer d'être supplantés par des assistants sociaux.

19 changements de cellule en 6 mois

Les chambres d'hôpitaux doivent être considérées comme des cellules de prisonniers, selon le règlement:
  1. Prison de Turnhout (5 jours)
  2. Prison de Bruges isolation à l'infirmerie (31 jours)
  3. Hôpital St Jean de Bruges (soins intensifs - réhydratation)
  4. Prison de Bruges infirmerie
  5. Prison de Turnhout isolation (2 jours)
  6. Prison de Turnhout normale (3 semaines)
  7. Hôpital Ste Elisabeth de Turnhout (Urgence : soins intensifs cardiologie)
  8. Prison de Bruges infirmerie
  9. Prison de Bruges infirmerie (cellule "pour diabétique")
  10. Hôpital St Jean de Bruges (cathétérisme cardiaque)
  11. Hôpital St Jean de Bruges (urgence : hémorragie interne)
  12. Hôpital St Jean de Bruges (urgence : reins bloqués depuis deux mois)
  13. Hôpital St Jean de Bruges (urgence : hémorragie externe – gangrène)
  14. Prison de Bruges: cellule d’observation bloc 35
  15. Prison de Bruges: cellule 61 bloc 35
  16. Hôpital St Jean de Bruges (opération à cœur ouvert)
  17. Prison de Bruges infirmerie (cellule "pour diabétique")
  18. Prison de Bruges: cellule 61 bloc 35
  19. Prison de Bruges: cellule 54 bloc 35

La tradition veut que le ministère fasse une pirouette pour avoir l'air démocrate, avant de recommencer un nouveau tour de piste. Comment un suicidaire à la fin de sa vie peut-il vouloir vivre ça? Ils gagneront une bataille en assassinant notre confrère, mais cela ne leur fera pas gagner pas la guerre. Les gens en ont mare d'être pris pour des idiots, à commencer par les fonctionnaires qui portent le poids des décisions injustes de leur supérieurs:

- Les policiers sont furieux des excuses injustifiables de magistrats pour libérer des criminels, qui reviennent se moquer d'eux aux commissariats.

- Des membres de l’administration sont furieux de voir leur travail saboté par leurs supérieurs, pour l'intérêt de leurs amis.

- Les gardiens de prison sont furieux de la surpopulation carcérale, à leurs dépends, juste pour économiser à l'état les avantages sociaux des prisonniers.

- Les prisonniers se plaignent des services psychosociaux, qui peuvent les maintenir en prison de trois mois à un an de plus que prévu par leur peine.

- Les victimes se plaignent des dénis de justice, dés qu’une plainte expose l'entourage d'un "intouchable".

- Le contribuable en a mare des impôts réclamés pour des courses à l’escargot qui tuent des innocents.

En résumé, seuls les hauts fonctionnaires sont satisfaits de la situation, et restent persuadés qu'avec de bonnes excuses, ils peuvent faire croire n'importe quoi à n'importe qui.


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