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Droit Fondamental

Justice & Politique folles

Première en Belgique: Laurette a démantelé un réseau pédocriminel !

Jacqueline de Croÿ - 24 mai 2007

Quatre français cherchaient une petite fille belge entre cinq et neuf ans pour la réalisation d’un film pédopornographique catégorie torture/snuf dans les locaux de France Télécom, la plus importante société de télécommunication française. Un mystérieux internaute aurait alerté Childfocus d’un forum de pédocriminels qui débattaient du scénario. L’enfant devait y être marquée au fer rouge d’un "S" pour "soumise" et n’était prévue d’être relâchée en vie que s’il y avait garantie qu’elle ne reconnaisse pas ses tortionnaires. Childfocus aurait à son tour alerté la police fédérale, qui aurait "infiltré le réseau (le 'tchat), avec un "professionnalisme inimaginable", explique la télévision.

Les polices belge et française démantèlent un réseau pédophile grâce à un agent infiltré

Yves Bordenave et Jean-Pierre Stroobants - LE MONDE - 17.05.07

Ils avaient tout programmé : le profil de la fillette qu'ils séquestreraient, le moment et le lieu du rapt, et les sévices qu'ils lui infligeraient. Ils avaient même préparé le local dans lequel ils l'auraient entravée et les objets sadomasochistes dont ils allaient se servir pour la violer.

Trois hommes âgés de 30 ans à 50 ans, tous trois pères de famille, ont été interpellés ces derniers jours à Nice, Rouen et Orléans alors qu'ils projetaient d'enlever une fillette de 8 ou 9 ans. Ils envisageaient de commettre leur forfait dans la région rouennaise, pendant un week-end du mois de juin. Ils avaient tracé le profil de leur future proie, mais ils ne l'avaient pas encore choisie précisément.

Présentés à un juge, mardi 15 mai, deux d'entre eux ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de préparation d'enlèvement et de séquestration commis en bande organisée avec actes de barbarie". Selon le procureur de la République à Rouen, Joseph Schmidt, ces deux personnages écroués à Rouen et à Nice seraient "les instigateurs" de ce projet. L'un d'eux, interpellé il y a une dizaine de jours à Nice par les hommes de l'office central de répression contre les violences faites aux personnes (OCRVP) et de la PJ, avait déjà commis des actes pédophiles sur deux mineures de 9 ans et 12 ans.

Toujours selon M. Schmidt, le troisième homme, originaire d'Orléans, mis en examen pour "détention et diffusion d'images de mineurs à caractère pornographique", n'aurait pas participé directement à l'élaboration du plan. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire par le juge de la détention et des libertés. Le parquet a fait appel de cette décision.

Ce mini-réseau de pédophiles a pu être démantelé grâce à une enquête menée en collaboration par les polices belge et française. Les investigations ont démarré à Bruxelles, à la fin du mois de mars. Une personne qui avait repéré des messages suspects sur Internet avait prévenu Child Focus - cette organisation, née dans la foulée de l'affaire Marc Dutroux, oeuvre à la défense des enfants et anime un réseau d'alerte. Ces messages parlaient d'un plan visant à l'enlèvement, en Belgique, d'une fillette de 4 à 9 ans. Les auteurs auraient évoqué, plus tard, la possibilité d'un kidnapping en France.

Lorsqu'elles ont pressenti des faits d'une "extrême gravité", les autorités belges ont décidé d'infiltrer un agent dans le groupe. Celui-ci devait identifier les suspects, déterminer le rôle de chacun et repérer l'endroit où la fillette serait cachée. Quelques jours lui ont suffi pour établir l'origine française des auteurs des messages.

Dès lors, au début du mois d'avril, les services belges ont alerté leurs homologues français, lesquels ont demandé au policier infiltré de poursuivre sa mission. Avant d'intervenir, les enquêteurs ont dû attendre que le groupe s'apprête à passer à l'acte. C'est vendredi 11 mai, après que le Rouennais de la bande eut fait visiter au policier belge le local où la fillette devait être torturée, que les policiers français ont procédé à son interpellation.

Constatant l'état des préparatifs, les policiers ont considéré que les suspects avaient dépassé "le stade de l'intention". Ils sont allés "plus loin que le fantasme", a déclaré Hilde Vandevoorde, porte-parole du parquet fédéral belge. Selon la magistrate, "il n'y a pas de mots" pour décrire le sort que les ravisseurs allaient faire subir à leur victime. Ainsi ils devaient filmer les scènes de viol puis marquer la fillette de la lettre S au fer rouge avant de la relâcher. "Nous avons découvert des desseins diaboliques, jamais vus", a souligné le patron de la police judiciaire de Bruxelles, Glenn Audenaert. Interrogés par les policiers français dans le cadre de la garde à vue, les trois suspects ont reconnu les faits, tout en tentant de se renvoyer la responsabilité principale.

Le groupe, qui semblait bien organisé, s'était réparti les tâches. L'un était chargé de la cache, un autre devait se procurer des masques et du chloroforme et le troisième devait trouver une camionnette dotée de portes coulissantes et de plaques volées. Ces détails ont particulièrement impressionné les policiers belges puisqu'ils leur rappelaient le mode opératoire de Marc Dutroux.

A Bruxelles, la ministre belge de la justice, Laurette Onkelinx, a souligné l'importance des lois européennes d'entraide judiciaire, qui ont permis une "excellente collaboration" avec la France. Les autorités belges ont également souligné l'importance, très symbolique pour elles, d'une victoire dans le domaine de la lutte contre la pédophilie. "Je suis particulièrement fier d'avoir pu retrouver une partie de la confiance de la population, dans un domaine où nous l'avions perdue", a dit M. Audenaert, dans une allusion claire aux échecs policiers lors de l'affaire Dutroux, dans les années 1990.

Depuis quinze ans déjà, ces films étaient objets de spots publicitaires via Internet et vendus à 6.000-euro la cassette vidéo. Les photos les plus abominables sont choisies pour réaliser des romans-photos accessibles à prix plus modeste. Il s’en retrouve des dizaines de millier dans les cédéroms de Zandvoort, dont 88.539 victimes, selon la police fédérale, et 90.081, selon Interpol.

Mais Laurette Onkelinx a répondu à une question parlementaire sur le réseau Zandvoort qu'elle ne pouvait se prononcer sur le défaut d’enquête du fait qu’il s’agirait d’un "dossier individuel" dans lequel elle ne pouvait intervenir en raison de la "séparation des pouvoirs". Le Werkgroep Morkhoven qui a apporté le dossier en justice, se limiterait à de "prétendues conspirations et réseaux de pédophiles", selon Child Focus, qui reproche à la Fondation Princesse de Croÿ d’avoir "développé un état de paranoïa générale". En effet, elle s’attache à publier une banque de données Internet du réseau, afin que le plus grand public puisse percevoir le risque d’enlèvement d’enfant pour en faire les acteurs d’un film du genre.

Les élections belges s'approchent. Beaucoup disent que M. Sarkozy a gagné la présidence française en raison de sa position anti-pédophile. Dès l'annonce que Laurette avait démantelé un "grand réseau", rien de plus 1/60.000 de celui de Zandvoort, l'ADSL de la Fondation princesse de Croÿ et du Werkgroep Morkhoven a été illégalement désactivé durant une semaine et l'organe de presse Internet a été paralysé.

"Je suis particulièrement fier d'avoir pu regagner la confiance de la population, dans un domaine où nous l'avions perdu", a dit Glenn Audemaert, chef de la police de Bruxelles.

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Editeur responsable: Fondation Princesses de Croÿ et Massimo Lancellotti - 10 Rue Faider - 1060 Bruxelles - Belgique - Droit de réponse: postmaster@droitfondamental.eu

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