Zandvoort/Belgique
Le meurtre de Gina Pardaens-Bernaer - Werkgroep Morkhoven.
†15 novembre 1998 †
Assistante sociale, Gina Pardaens-Bernaer avait rejoint l'ONG Morkhoven,
à au moment de la découverte du réseau pédocriminel Zandvoort, en
juillet 1998. Elle travaillait au dossier Schadwald, du nom d'un
petit garçon disparu d'Allemagne à l'âge de 11 ans et dont la recherche
avait mené Marcel Vervloesem au réseau. Elle découvrait rapidement
l'implication des services secrets allemands, par le beau-père de
l'enfant, Rainer Wolf.
Elle commençait alors à avoir des problèmes de perturbations de
téléphone, de fax et d'ordinateur. Elle recevait des appels répétitifs
de personnes qui raccrochaient après un long silence. Belgacom,
alors monopole d'état en matière de téléphonie, ne prétendait pas
réussir à trouver l’origine des interférences, ni des appels anonymes.
Leur enquête les avait mené à découvrir qu'une deuxième ligne aurait
été ouverte sur son téléphone sans qu'elle ne l'ait jamais commandé
et qu'il y aurait eut "un petit fil détaché".
C'est Gina Pardaens-Bernaer qui fit une copie d'un des cédéroms
de Zandvoort et l'envoya à l'organisation "CIDE", qui
à son tour la communiqua à Interpol. Elle avait découvert un "film
snuff", où figurait le viol et le meurtre d'une petite fille
et dans lequel elle avait reconnu un ancien associé de Michel Nihoul,
célèbre dans le dossier Dutroux. Des hommes l'arrêtaient dans un
train et lui dirent d'arrêter ses recherches. Depuis, elle se déplaçait
en voiture, mais elle fut rapidement suivie. Elle notait les plaques
d’immatriculation, parmi lesquelles d'une Mercedes grise qui s’avérera
être celle de l’ancien chauffeur du bar "Dolo: le quartier
général de Michel Nihoul à Bruxelles, où il rencontrait tous les
policiers qui "rataient" chaque enquêtes relatives à l'exploitation
sexuelles d'enfants.
Elle avait collaboré au programme télévisé "Faits divers"
de la RTBF, avec le journaliste Dessart. Ils furent tout deux interrogés
par la police judiciaire au sujet de l’affaire Schadwald. Les officiers
semblaient d'avantage intéressés à leurs connexions avec le Werkgroep
Morkhoven, qu'à la disparition de l'enfant. L'audition lui avait
paru "hautement remarquable, intimidante et clairement dirigée
afin de lui faire révéler sur ses sources", avait-elle dit
au journal "De Morgen".
Le harcèlement téléphonique augmentait. Elle recevait des menaces
de mort, de personnes dont les voix étaient déformées par un appareillage
électronique. Suite de deux de ces appels, son fils, alors qu'il
était sur sa bicyclette, fut renversé par une voiture dont le conducteur
s'enfuit sans s'arrêter.
Quatre mois étaient passés depuis que Gina Pardaens-Bernaer collaborait
avec le Werkgroep Morkhoven, quand le 14 novembre 1998 au soir,
elle appelait Jan Boeykens, président de l’association. La communication
était si brouillée qu'ils avaient des difficultés à s'attendre l'un
l'autre, mais il parvint à apprendre qu'elle avait été objet d'une
nouvelle série de menaces de mort:- "Avec ce que j'ai découvert",
dit-elle, "soit la Belgique explose, soit je suis assassinée".
La
nuit même, à l'aube du 15 novembre, sa voiture fut retrouvée écrasée
sous un pont, sans qu'aucune trace de freinage n'ait pu être relevé,
aurait pu démontré qu'ils avaient été sabotés. L'état de la voiture
se passe de commentaire.
La Belgique n'a pas explosé. Le meurtre ne fut objet d'aucune enquête
policière. Peu après, le bureau de son avocat, Maître Arnould, était
cambriolé et des dossiers étaient volés.
Les membres du Werkgroep Morkhoven, qui admiraient Gina Pardaens-Bernaer,
furent brisés par ce meurtre, qui aurait pu être évité si la police
avait rempli son devoir. Le Mémorial de Zandvoort, à l'occasion
du dixième anniversaire de la découverte du réseau sera aussi fait
en son honneur.
Adieu Gina, on ne t'oubliera jamais...