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Droit
Fondamental
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ITALIE: Jackpot pour la mère Taveirne
Deux mois après qu’un tribunal belge condamne la mère Taveirne à deux ans de prison avec sursis pour la "négligence" de ses filles, un tribunal italien lui octroie 10.000 euros de dommages et intérêts, dans la même affaire !
Sergio Marzola et Pascal Taveirne sont involontairement à l'origine de l'Opération Koala, qui a permis dès les premières rafles, de saisir 2 millions d'images pornographiques d'enfants. Ils étaient tout deux connus de la police locale. Marzola avait été exposé en 1999, pour avoir proposé à des jeunes de jouer dans un film pédo porno, "qui ne serait vendu qu'à l'étranger". Taveirne avait été exposé par l'opération policière internationale Hamlet, selon la presse italienne, soit entre novembre 2001 et août 2002. Toutefois, la Belgique garda un tel secret sur ses exploits lors de cette opération, que nul n'en a jamais rien su.
Marzola, un comptable au chômage vivant à Ferrare, sillonnait l'Europe pour trouver des familles prêtes à transformer leurs filles en stars du porno. Il les payait de 250 à 750 euros pour la performance, le prix variant selon un simple striptease ou un viol. Il faisait publicité de sa production sur une trentaine de site Internet, vendant ses films une moyenne de 200 euros. Dés qu'il percevait le paiement, Marzola envoyait un "username" et un mot de passe, pour que le client puisse télécharger son acquisition.
Pascal Taveirne, un garçon boucher au chômage vivant à Bruges, voyait en l'exploitation sexuelle de ses filles, alors âgées de 9 et 10 ans, un moyen d'arrondir ses fins mois et de rénover sa maison. Il s’était associé avec Marzola, pour produire des films en Ukraine, où les enfants ne se payaient qu’entre 5 et 10 euros.
Taveirne n'a été arrêté qu'en juin 2006, dans un tel secret, qu'on ignore quel jour. Marzola fut arrêté peu après, le 11 août 2006, les valises en mains, alors qu'il déménageait en Ukraine, avec 100.000 euros cash, dissimulés dans des baffles.
Jugés pour leurs deux victimes belges et leur vingt-deux victimes urkrainienes, les deux hommes seront condamnés à 10 ans de prison, dans leur pays respectifs. La mère Taveirne dut également répondre de ne pas avoir aidé ses filles et de les avoir "envoyé dans un camp aux Pays-Bas, alors qu'elle savait ce qui les attendait", selon les termes repris par l'agence Belga. Elle avait demandé le divorce, puis réclamé des dommages et intérêts à son ex-mari, ainsi qu'à Marzola.
Le 19 février 2008, le tribunal de Bruges n'a pas cru qu'elle n'ait jamais demandé son mari sans emploi, d'où il avait obtenu l'argent pour faire rénover leur maison. Pourtant, elle s'en est sortie avec une condamnation avec sursis pour "négligence", ... "à condition qu'elle soit suivie pour l'éducation de ses enfants".
Selon les enquêteurs belges: "Le tribunal ukrainien a, en un premier temps, très bien coopéré et promis d'interroger les filles. Mais à un certain moment la coopération a été gonflée et les informations ne sont plus parvenues. Pourquoi ? Aucune idée. Les collègues en Ukraine ont probablement été corrompus". Par qui, pourquoi et avec quel argent?
Le 23 avril 2008 au tribunal de Ferrare, deux mois plus tard, la juge Silvia Migliori octroya 10.000 euros de dommages à la mère Taveirne, en tant que victime à hauteur de 50% du dommage de ses filles, qui recevaient 20.000 euros chacune de Sergio Marzola.
Le 19 mars 2009, il n’y ait plus que 68.000 euros des 100.000 euros retrouvés dans les baffles, à en croire la presse italienne, d'où une volatilisation de 32.000 euros. A la Cour d’Appel de Bologne, le juge Adolfo Sgambaro a définitivement mis Marzola knock out, en confirmant le jackpot pour la mère Taveirne, mais en réduisant sa peine de un an.
Pour simplifier: le chef du réseau bénéficie de un an de prison en moins que l'un de ses subalternes, dont la complice reçoit 10.000 euros de l'argent de la prostitution d'enfants.