Déni de justice même quand les victimes, les vendeurs et les acheteurs
de pédopornographie sont identifiés...
Les avis de recherche de la police de Kennemerland présentent deux
pages titrées "daders" (délinquants en néerlandais), numérotées
de 1 à 17. Nous ne connaissons que l'identité du délinquant n°9, déculotté,
sur une photo de catégorie criminelle n°3*, qui a illustré le dossier
judiciaire CORAL et un magazine pédopornographique brésilien.
Cette affaire débuta en 1977, l’année qui suivit la création du Coral,
une communauté pour enfants psychotiques et autistes dans le midi de
la France. Claude Sigala, un éducateur de la mouvance de l'anti-psychiatrie,
avait inventé des "jeux sexuels thérapeutiques". Un stagiaire,
alors mineur, assassina un garçon de 11 ans, qui mourut la tête noyée
dans un seau d’eau. L’autopsie de l’enfant, révéla qu’il avait été sodomisé.
Le jeune meurtrier et violeur fut jugé "irresponsable" et
interné en psychiatrie, mais seulement quatre ans après, il vivait à
nouveau au Coral.
En 1982, Jean-Claude Krief, un autre stagiaire, découvrait au Coral
une destination de vacances pour les héros de la révolution estudiantine
de mai 68, mais un enfer pour les enfants réduits au silence par leur
handicap. Il a également découvert une valise de photos pornographiques.
La photo n°1 du dossier Coral est identique à la photo n°9 du dossier
Zandvoort. Elle représente un autre garçon de 11 ans lors de "jeux
sexuels" à l'hôtel du village, avec le magistrat qui avait ordonné
son placement au Coral, selon Krief.
Une enquête de six mois déboucha sur 342 mandats d'arrêts, dont de
nombreuses personnalités de mai 68. Les votes des jeunes venaient de
mener le parti socialiste au pouvoir, et Mitterrand leur avait accordé
sa confiance. Mais les membres de la communauté étaient tellement pétés
que l’un d’eux, Jean-Noël Bardy, a reconnu devant les enquêteurs avoir
participé à des "activités sexuelles" en précisant que "cette
liberté sexuelle faisait partie d'une thérapeutique nouvelle".
Gabriel Matzneff, écrivain et chroniqueur pour Le Monde, expliqua sa
propre arrestation: "Il y a d'abord le prétendu réseau pédophile
international, qui est l'idée fixe du juge Salzmann et de certains membres
de la BSP. C'est lors du procès Dugué qu'il a été, pour la première
fois, question de ce fantasmatique réseau. Le procès Dugué : vous en
souvenez-vous ? Les témoins de la défense se nommaient, comme par hasard,
René Schérer et Gabriel Matzneff."
Jacques
Dugué, un entraîneur de basket, faisait donc partie de leur club. Une
perquisition chez un membre de ce club à Los Angeles avait mené à un
courrier de Dugué, sur la nécessité de corrompre des jeunes pour assurer
la pérennité du réseau. Ils deviennent ainsi les "parrains"
de ceux prêts à continuer pour l'argent. Dugué était incarcéré depuis
septembre 1978 avec sept autres criminels, pour avoir livré dix-sept
enfants à la prostitution et fourni de la pédopornographie aux magazines
spécialisés durant quatre ans. Les rapports de police évoquent des scènes
collectives de sodomies, de fellations et de scatologies (se rapportant
aux excréments), qui avaient été "scénarisées" et filmées.
Quand les enfants sont si jeunes, l'argent est donné à leurs parents.
C’était "une affaire écoeurante. Je n’ai jamais vu une saloperie
pareille de toute ma carrière", avait alors dit un ancien inspecteur
de la brigade mondaine. Un autre policier avait ajouté de Dugué: "C’est
un détraqué, un pervers, il avait déjà eu des démêlés avec la justice
à Paris, il y a 7 ans, pour son insistance à détourner de jeunes garçons."
Il n'y avait rien de défendable, mais suffisamment d'amis de journalistes
exposés pour lancer une polémique dans la presse. Ces gens étaient drogués
jusqu'à l'os et se croyaient tout permis. Le dossier était devenu politique,
et ils savaient comment profiter de la situation. Jean-Claude Krief
a été accusé de tentative de chantage au Ministre Jack Lang, au moment
même du meurtre de son frère, Michel Krief. Le témoin principal, en
plein deuil, fut incarcéré dans la même prison que ceux qu'il avait
exposés, Sigala et sa clique de pervers, jusqu'à ce qu'il signe des
faux aveux, qui serviront à libérer les personnalités.
L’affaire Coral a été jugée en janvier 1986, au moment où apparaissaient
deux autres affaires connexes. Sigala et Marceau n'avaient pas hésité
à rejoindre le réseau C.R.I.E.S "Centre de Recherche et d’Information
sur l’Enfance et la Sexualité" (1982-1986), alors qu'ils étaient
inculpés dans l'affaire Coral. Le C.R.I.E.S. avait transformé les bureaux
de l'UNICEF à Bruxelles en studio de pédopornographie, avec un laboratoire
où 4000 photos avaient été développées. Ces photos illustraient leur
propre revue "L’Espoir" et le surplus de la production était
vendu à Ulrich. De plus, Marceau, dans les vaps de la drogue, avait
porté plainte, parce que le réseau KRIPTEN voulait envoyer un de "ses"
prostitués sur Uranus, en passant par Manhattan. Ceci signifie, en langage
réseau pédo, que l’enfant était destiné à être assassiné dans un film
snuff.
Sigala, Marceau, ainsi que Bardy, celui qui avait clamé que ses "activités
sexuelles" étaient de l’ordre "d'une thérapeutique nouvelle",
ont été condamnés à 3 ans de prison, mais avec 2,5 ans de sursis. La
sanction n’a pas dépassé la détention préventive de 3 à 4 mois pour
l'abus sexuel d'enfants handicapés. Marceau sera ultérieurement inculpé
dans les affaires C.R.I.E.S./UNICEF et KRIPTEN.
Le
dossier est devenu politico/financier en 1991, quand Mitterrand a couvert
la plus grosse escroquerie de tous les temps, en mettant les brevets
Ferrayé dans le Secret Défense. Des milliards de dollars permettront
d'acheter la presse et d'exporter les fausses erreurs judiciaires à
l'étranger. Les pots de vin atteignent 200 millions de dollars. Toutes
les crapules se bousculent pour blanchir l'argent volé, dont des pédophiles
"blanchis" dans l'affaire Coral.
Mais le 19 février 1997, le service du contre-espionnage français (DST)
retrouva, les dossiers CORAL et KRIPTEN cachés dans le garage du commandant
Christian Prouteau, chef d’escadron de la cellule "anti-terroriste",
avec tous les dossiers ayant bénéficié d'une intervention présidentielle
illégale. Prouteau fut poursuivi pour "vol et recel de documents
classés secret défense". Il avait volé ces documents deux ans plus
tôt, quand Chirac remplaça Mitterrand à la présidence française. Le
capitaine Paul Barril, adjoint de Prouteau, déclara en audience publique
le 29 avril 1997 : "Je me rappelle qu’on nous avait alerté pour
stopper l’enquête sur le réseau pédophile 'Coral' à cause des personnalités
mises en cause."
Le contre-espionnage garda quelques pièces, qu'il estimait être couvertes
par le Secret Défense. Paul Bouchet, le président de la Commission nationale
des interceptions de sécurité, fut alors désigné pour décider des pièces
qui devaient restées secrètes pour des questions de sécurité nationale.
Seules deux pièces relatives aux écoutes téléphoniques sont reconnues
"secret défense". Le dossier Ferrayé est dés lors reconnu
accessible à Mr Ferrayé, pour la défense de ses droits en justice, mais
comme l'argent n'a pas de couleur politique, il reste inaccessible.
Chirac a même le culot d'offrir 800 millions de dollars à Mr Ferrayé,
pour "compenser" des centaines de milliards que les corrompus
du gouvernement Mitterrand lui ont volé. Sarkozy ferme aussi les yeux
sur les montants phénoménaux qui continuent à alimenter toutes les caisses
noires, et à épargner aux voleurs, pédophiles ou non, des condamnations
prévues par la loi pour leurs crimes.
Une note de Prouteau à Mitterrand témoigne de la notion présidentielle
du droit à la défense et concerne Jacques Vergès, l’avocat de Jean-Claude
Krief. "Septembre 1982. Conformément à vos instructions, j’ai fait
effectuer les recherches destinées à vérifier les informations qui vous
avaient été données sur l’avocat. Les marchés traités le sont effectivement
par ce monsieur, et, comme vous le supposiez, le règlement doit se faire
incessamment. Je précise effectivement: nous restons en contact sur
cette affaire et, si elle doit se dérouler comme prévu, il y a de fortes
chances pour que nous puissions aboutir. Sauf instructions nouvelles
de votre part, nous poursuivons donc cette affaire jusqu’au bout. Le
chef d’escadron Prouteau."
Lorsqu'en 1998, l'ONG Morkhoven expose la base de données d’Ulrich,
elle expose une multitude de dossiers en aval et en amont de l'affaire
Coral, qui n'est jamais sorti du Secret défense, en dépit des conclusions
de Mr Bouchet. En effet, Sigala, l'inventeur des "thérapies sexuelles"
apparaît dans le carnet d'adresses du réseau avec le code "S-24"
et Marceau avec le code "27". La photo du magistrat déculotté
avait été vendue à un magazine brésilien et était toujours à vendre
en 1998, mais dans une catégorie "déjà vu", à bon marché.
Sur seules 2.800 des 93'000 photos du dossier, cinq photos de Dugué
ont été vendues à trois magazines Hollandais et un danois. L’une de
ces photos a été publiée dans "Lolita Pissing" (p.21) et une
autre dans "Lolita Spécial Colors" (p.23) et deux dans "Altes
Lolita" (p.16). Une quatrième photo a été divisée en deux et vendue
à "Boy Lovers", paru en 1978 (p.23). Lindquist, code S-23,
a vendu trois photos au magazine hollandais "Young Giants",
paru en 1976 (p.21 - p.23), et une dans "Félix", paru en 1991
(p.15).
La juge Ringot est l'auteur d'un véritable capharnaüm judiciaire. Elle
sème des fragments d'information sur les parrains des diverses branches
d'un réseau vieux de 40 ans, d'une page à l'autre dans le désordre,
puis les éjecte du dossier sans le moindre justificatif.
Dugué est poursuivi en Haute Savoie pour les abus sexuels des deux
fils d'un ado qu'il avait corrompu vingt ans plus tôt. Lindquist a également
été poursuivi en dehors de la procédure Zandvoort, pour l’abus de cinq
enfants âgés de 6 à 15 ans et le recel de photos à caractère pédophile,
entre 1993 et 2000, mais pas pour la photo de 1991. Bernard Alapetite,
aussi exposé dans l'affaire Coral, et Jean-Manuel Vuillaume reconnaissent
une grosse partie de leur production.
Seul Alexandre est reconnu sur le cliché n°130, page 14, publié dans
la revue "L’enfant impossible" en 1997. Le cliché n° 223 -
page 23 figure également dans le même magazine, sous les signatures
de A. Wood, Jacquemard Senecal et J.M. Vuillaume, ainsi que dans le
"OK Magazine" de mai 1997, comme étant éditée par Pojkart,
de Lübeck, en Allemagne. La photo d'Alexandre a été attribuée à la maison
d'édition "Jean-Manuel Vuillaume Diffusion" (RCS 320315609),
qui avait mis la clé sous le paillasson en 1989, avec un chiffre d'affaire
de 2.316.000 FF (353.000 euros). Vuillaume et Alapetite avaient alors
été incarcéré, le premier pour la production de films de sa société
TORO BRAVO, le deuxième pour les vendre via ses magazines.
Le "OK Magazine" néerlandais appartient à l'association ouvertement
pédophile MARTIJN, qui figure aussi dans les carnets d'adresse du réseau.
Un ancien président de Martijn est cofondateur du parti politique pédophile
hollandais qui vient d'être dissout. Le PNVD, "Parti Charité, Liberté
& Diversité", réclamait la légalisation de la drogue et de
pornographie impliquant des enfants dès 12 ans, mais n’a pas obtenu
les 570 voix nécessaires pour se présenter aux élections législatives.
La justice française a décidé que Vuillaume pouvait continuer à recevoir
des royalties pour sa production de photos d'enfants nus, via l'association
MARTIJN, qui continue à offrir le OK Magazine de mai 1997 sur son site
Internet, ce qui est une décision politique. En 2007, par contre, la
famille royale hollandaise a obtenu, dans le cadre d'une procédure d'extrême
urgence contre MARTIJN, le retrait de la photo de ce même site Internet,
d’une de leur petite princesse habillée.